Un film qui parle d'une VHS qui brille

Pas du tout. J'ai menti, la VHS ne brille pas, mais la télé oui. I Saw The Tv Glow est le film teen slow thriller movie dont je vous parle ici.

FILM

10/26/2024

Je ne suis vraiment pas une grande consommatrice de film. Mais j'ai mes jours d'illumination et boum je me lance dans un film indé dont j'ai entendu parlé au détour de mon émission cinéma préférée (sans honnête compétition car c'est la seule que je regarde) : Le pire podcast cinéma présenté par Victor B. Ma référence pas parce que je fais particulièrement confiance en la sensibilité du bonhomme, mais plutôt parce qu'il parle de tout ce qui sort en terme de cinéma dans le paysage fr, us, uk et est-asiatique (principalement). Tout ça pour revenir au sujet de base, le film que je vous conseille aujourd'hui.

Il m'a donné envie parce que le gars du podcast en parlait comme un film dreamy, lent, contemplatif, à l'esthétique clipesque presque, première réalisation de la réalisatrice. Et qu'il s'était fait chier devant. Et ba voilà, il n'en faut pas moins pour me convaincre. Le peu d'image du film que j'ai vu sur YouTube m'ont plu. Je suis dans mon Toulouse-Marseille de 4h en train pour rentrer chez moi. C'est parti, bon visionnage.

Réalisé par Jane Schoenbrun

Une ambiance douce et colorée

C'est un petit film de 1h40 produit par notre maintenant bien connue boîte de production A24.

L'ambiance est en effet très gloomy. La colorimétrie est tout ce qui ramollit mon coeur et me donne envie d'aimer des gens au hasard de façon inconditionnelle. Le tempo des plans et de l'histoire est unique, autant dans ce qui est montré que dans ce qui est raconté. Cette dernière a tout son temps (ressenti) parce que les plans ont le temps d'exister, on est pas dans Mission Impossible. Mais à l'inverse, l'histoire est effleurée. Elle fait des sauts dans le temps de malade et t'as l'impression que ce qui aurait pu être une histoire digne d'un big film de thriller hollywoodien aux millions de budget, se retrouve dirigé par une petite locomotive à vapeur du 18° siècle, qui te fait traverser la frontière États-Unies/ Canada à 130km/h. Mon analogie n'a aucun sens et aucun rapport avec le film mais c'est pas grave tu vas voir je vais retomber sur mes pattes : l'histoire et le mystère qui la porte est aussi aléatoire que ma comparaison. Et c'est là toute la magie du film. Ça du sens si tu veux, ça n'en a pas si tu ne le veux pas. Mais le mood y est. Ce film fait l'effet d'un bon canapé bien moelleux dans lequel tu t'enfonces petit à petit pendant 1h30 sans jamais te rendre compte que tu t'enfonces.

Le point que j'abordais avant de me perdre dans ma comparaison et sa suite, c'est que je trouve vraiment que si la réalisatrice avait choisi de raconter l'histoire du mystère que soulève le film, en éclaircissant frontalement les zones d'ombres, ça aurait pu facilement être un film grand publique, même avec cette esthétique. Mais ce n'est pas le propos du film, et c'est très bien comme ça. Le propos du film c'est deux adolescents qui grandissent, pas la résolution d'un mystère de science-fiction. Et l'équilibre tiraillé qui est fait entre les deux est parfait.

Malgré tout, moi ce qui m'a tenu dans le film en vrai de vrai, c'est l'histoire. Le mood et la lenteur d'absolument tout m'ont bercé, et l'histoire m'a tenue. Je voulais savoir ce qui allait advenir de nos deux antagonistes et si cette histoire de Pink Opaque VS la réalité nous amenait quelque part (je développe tout ça dans le pitch ensuite, je vous donne l'envie par l'odeur avant de vous donner la part de gâteau).

I Saw The Tv Glow c'est l'histoire de deux mômes, akward kids vibe, la lesbienne et l'autiste, qui se rencontrent autour de leur interêt commun pour la série télévisée Pink Opaque. Cette série est un rabbit hole dans lequel ils tombent peu à peu de façon plus ou moins littérale. La limite entre la fiction et la réalité devient flou, pour eux et donc pour nous aussi.

C'est une histoire d'ado rêveur au comportement toxique

Cette histoire d'adolescence mi coming-of-age, mi sf de la sous-culture, c'est tout ce que j'aime. Ça raconte une histoire de vie réaliste malgré tout parce que ça parle, si tu veux intellectualiser (ce qui dans ce film est vraiment pas obligatoire), de deux gamins qui grandissent et qui apprennent à gérer leurs émotions et leur compréhension du monde à travers ce tv show, personnification de leur transition vers l'âge adulte.

Mais je trouve ça beauuuucoup mieux de le regarder comme un film chelou qui floute la ligne entre le vrai monde et le monde imaginaire de deux adolescents rêveurs qui se perdent dans leur fantasme.

Je trouve le ton un peu bâtard parce que malgré la lenteur du film, l'arrière goût reste amer et piquant. Il y a une note de toxicité légère et non confrontée qui rend le tout très particulier. Le film a un goût de glace au citron un peu trop citronnée et pourtant très sucrée.

Une glace au citron
Où regarder ?

Et bien tout simplement ici. C'est le lien du film sur un site de streaming qui fait les films en bonne qualité et VO avec sous-titres optionnels.

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